Objectif rempli pour notre copilote Kevin Bronner !
Où ça?
Gran Canaria
Située dans l’archipel des
Canaries, Gran Canaria
nous offre 2 types de
végétation. Très verte et
boisée dans sa partie
nord l’île se dégarnit et
s’assèche vers le sud. La
météo peut s’y montrer
très capricieuse.
Le déplacement
L’organisation a
spécialement affrété un
bateau pour transférer
les équipes du continent
à l’île dans un long
périple de 5 jours
depuis le point de base
de notre team. Grand
respect à eux pour cet
énorme déplacement.
ERC
C’était ma 1ère
expérience au niveau
Européen. La catégorie
reine en ERC est le rally2
(R5) et se battre au
milieu des habitués du
championnat avec une
alpine 2rm c’est une
belle perf’ même sur ces
routes taillées pour une
alpine…
Aussitôt rentré et après un court repos je me lance dans le résumé de
cette course à la fois exigeante physiquement qu’en terme de
concentration pure. De la neige au soleil des Canaries, tout est
différent mais la passion ne se perd pas en chemin.
L’avant Course
Après l’expérience du Monte Carlo j’avais des axes de travail à développer pour la suite. Quand on veut jouer à un tel niveau, on se doit d’être exigeant et cette année de sacrifices personnels que j’ai décidé de dédier au rallye me permet de travailler encore mieux mon approche des courses. Préparation du parcours en amont, repérage du
routier sur google maps, étude des timings. Avec un déplacement si lointain j’ai mis en ouvreur ce qu’il fallait pour éliminer toutes sources de stress sur place. Tout en jouant la phase logistique pour loger et faire arriver notre team et notre équipage.
La Course
Les rallyes sur une île font souvent rêver, Açores, Madère, Canaries… au moins je pourrais dire que j’en ai accroché un à mon palmarès.
Rendez-vous est donné au stade de Gran Canaria, centre névralgique du rallye qui concentre toutes les obligations et activités de la semaine. Le stade étant situé au bord de l’autoroute, on élimine de suite le stress et les fautes de navigation à travers la ville.
Après une séance de Test le Mardi, suivent les vérifs et les recos du parcours avant une super spéciale artificielle autour du stade. Juste de quoi se mettre dans l’ambiance et signer un temps dans le top 10.
Les routes ici sont très tortueuses à travers montagnes et villages, le bitume hyper propre et lisse est un terrain de jeu parfait pour du rallye mais les pièges sont nombreux et à un tel rythme ils nous tendent encore + les bras.
Deux journées bien distinctes se présentent à nous, dans le sud sec vendredi et dans le nord vert samedi. L’objectif lui ne change pas, il nous faut battre notre adversaire et finir devant lui pour revenir à égalité de points. Autant dire qu’on ne va pas négliger les 1,5 km de cette super spéciale et déjà s’offrir quelques 6/10ème d’avance.
A la vue des spéciales à venir je me mets à rêver d’un temps scratch en ERC. Vendredi matin, dans une spéciale trop sinueuse et incroyablement étroite (VALSEQUILLO) pour notre Alpine on continue de creuser l’écart en RGT. ES3 neutralisée c’est dans les 20 km de la 4 qu’on doit marquer le coup. Le feeling est bon, le rythme est donné, les notes tombent à un débit surélevé, tout est regroupé pour sortir un excellent 6ème temps en spéciale, manque juste…Raphael ASTIER notre adversaire qui ne verra pas l’arrivée de cette spéciale.
Le rallye prend de suite une autre tournure, Raphael repartant en super rallye on se retrouve dans l’obligation d’aller au bout sans prendre d’énormes risques si on veut remporter cette manche. Donc il va falloir adopter un rythme + safe pour ne pas se faire piéger, autant dire que j’oublie mes rêves de temps scratch…
Le samedi nous attend MOYA, la grande de ‘27km’. Je l’ai attendue avec impatience tellement je la trouve magnifique, je pense qu’elle mérite une place dans mon top 5 des + belles ES. Départ en ville ultra rapide puis une ascension en forêt toujours sur une route large et belle entrecoupée de courbes à moyenne vitesse qui demandent du placement et de la traj’. A peine on prend de la vitesse qu’on se retrouve face à long enchaînement qui conditionne la suite. En arrivant au point culminant de cette ES on retrouve un paysage vert et dégagé avec des longues courbes rapides avant de basculer dans la descente. Au point culminant de cette spéciale on attaque 8km de descente, pas très rapide mais dont le rythme d’enchaînement est incroyable et demande un débit et une concentration parfaite. Finir à 10,8 sec d’une R5 sur 27 km c’est déjà du très gros rythme, heureusement qu’on ne doit pas prendre tous les risques sinon qui sait ce qu’on pouvait faire…
L’objectif de ce rallye est rempli, on marque le maximum de points, on se retrouve ex-aequo en tête de la coupe du monde du RGT et on rentre P7 d’une manche ERC, on peut sereinement se tourner vers ROMA. Merci à tous pour cette course et à notre équipe pour ce déplacement et le job parfait.
Je vous donne rdv au rallye du Chablais, pour ma 1ère en Suisse…
Kévin BRONNER